Histoire
Le département fut formé en 1790 par la réunion de
divers pays ayant appartenu à la Bourgogne et à la Champagne
mais aussi à l'lle-de-France, au Nivernais et à l'Orléanais.
A l'aube de la colonisation romaine, ces pays étaient habités
par de puissantes tribus gauloises : au nord les Serions qui, au 4ème
av. J.-C. auraient envahi l'Italie, au sud les Eduens qui, en 52 av. J.-C.
luttèrent avec Vercingétorix contre Jules César. La
"pax romana" entraîna une grande prospérité
dans la région. Du 5ème au 9ème, déferlèrent
les envahisseurs barbares (Burgondes, Huns, Francs, puis Sarrasins et Normands);
au cours de cette période, la région faisait partie du royaume
des Burgondes. Elle fut attribuée à Charles le Chauve en 843
par le traité de Verdun. Dès les débuts de la féodalité
apparurent, aux côtés du duché de Bourgogne et du comté
de Champagne, diverses seigneuries jouissant d'une plus ou moins grande
indépendance : comté de Sens, rattaché dès 1015
à la Couronne; comté de Joigny, dépendant de la Champagne
et qui appartint aux Joinville, aux Noyers, puis aux Gondi; comté
de Tonnerre, possession des comtes de Nevers, des Châlon, des Clermont,
puis des Louvois; comté d'Auxerre, possession des comtes de Nevers,
des Châlon, des rois de France, puis des ducs de Bourgogne, réuni
à la Couronne en 1477; abbaye de Vézelay, à laquelle
le roi de France imposa sa domination. Après avoir subi les ravages
de la guerre de Cent ans et des Grandes Compagnies, les troubles des guerres
de Religion puis de la Fronde, ces pays suivirent le cours de l'histoire
de la France. A la fin de l'Ancien Régime, ils se partageaient entre
la généralité de Dijon et celle de Paris.
Géographie
Le département est situé au contact d'un bassin sédimentaire,
le Bassin parisien, et d'un massif primaire, le Morvan. La diversité
des sols (granitique, jurassique, crétacé et tertiaire) et
la disposition des couches sédimentaires en auréoles concentriques
entraînent une grande complexité géographique. On distingue
du nord au sud plusieurs régions géographiques. Au nord et
au nord-est, la plaine crayeuse du Sénonais, arrosée par l'Yonne,
se rattache à la Champagne sèche. De part et d'autre de la
riche vallée alluvionnaire de l'Yonne on trouve : à l'ouest,
le Gâtinais, plateau ondulé appartenant à la zone centrale
tertiaire du Bassin parisien; à l'est, le pays d'Othe, plateau crayeux
recouvert d'argiles et de sables, où affleurent des couches tertiaires
épargnées par l'érosion. Au pied des côtes crayeuses
de la Champagne sèche et du pays d'Othe, s'étend une étroite
bande argileuse se rattachant à la Champagne humide, que prolonge,
au sud-ouest, la Puisaye, au caractère bocager. Les terrains jurassiques
de la basse Bourgogne font suite aux terrains crétacés : plateaux
calcaires de l'Auxerrois et du Tonnerrois disloqués par l'érosion;
dépression de marnes liasiques de la Terre-Plaine, prolongation de
l'Auxois. Enfin, le sud du département appartient au Morvan, massif
granitique aplani par l'érosion. Le département a une vocation
agricole très marquée. On y cultive des céréales,
du colza, des betteraves à sucre, des fruits (cerises), des pommes
à cidre, et surtout de la vigne dans la région de Chablis
et de St-Bris-le-Vineux. L'élevage est prospère (bovins, ovins,
volaille). L'industrie, très diversifiée, reste de type léger.
Arts, activités et économie
Le patrimoine artistique de l'Yonne est d'une richesse exceptionnelle. L'archéologie
est largement représentée (menhir de Cour-Notre-Dame, camp
de Cora au-dessus de St-Moré, sites d'Escolives-Ste-Camille, Fontaines-Salées),
ainsi que par le mobilier déposé aux musées d'Auxerre,
Sens, Avallon et St-Père. La crypte de St-Germain d'Auxerre est un
rare exemple de l'architecture carolingienne. La basilique de Vézelay,
haut lieu spirituel et artistique, a fourni au roman bourguignon un troisième
modèle, à côté de l'école de Cluny (Pontaubert)
et de celle de Cîteaux (Pontigny). Sous l'influence d'Ile-de-France,
la cathédrale de Sens fut la première des grandes cathédrales
gothiques. La cathédrale d'Auxerre offre un panorama complet de l'art
gothique, avec un épanouissement à l'époque flamboyante.
La Renaissance a inspiré le jubé d'Appoigny, la façade
de St-Pierre d'Auxerre, St-Jean de Joigny et l'église de St-Florentin.
Les ruines de l'important château fort des Courtenay, à Druyes-les-Belles-Fontaines,
sont une parfaite expression de l'architecture militaire du Moyen Age. A
partir du 16ème, les nécessités défensives ont
laissé la place à une recherche du confort et de l'esthétique.
Ainsi ont été construits ou reconstruits de prestigieux châteaux
: Ancy-le-Franc, Tanlay, St-Fargeau. Des maisons anciennes à pans
de bois, de beaux hôtels particuliers de la Renaissance ou du 18ème,
une vieille place pittoresque ou les restes d'anciennes fortifications confèrent
à certaines villes et villages un aspect préservé (Noyers,
Joigny, Avallon, Vézelay, Montréal). La plupart des villages
conservent également de nombreux témoignages d'un habitat
rural authentique, un patrimoine monumental (nombreuses églises 12ème
et 13ème) et mobilier (sculptures principalement) considérable. |