Maligny

Histoire

Pendant que les soldats prussiens traversaient Maligny, plusieurs coups de fusil furent tirés par eux dans les feneêres des maisons, sans atteindre personne et quelques habitations furent pillées. Environ à 200 mètres, sur le chemin de Ligny, ils braquèrent les canons sur Maligny et pendant que les ofIiciers délibéraient sur le sort du village, les soldats continuaient à frapper Bérillon.

Ayant traversé Ligny-le-Châtel, à l'entrée de la forêt de Pontigny, aux Quatre-Chemins, un des gardes nationaux de Brienon tira sur des cavaliers prussiens qui ripostèrent furieusement. Comme il se relevait pour charger son fusil, les cavaliers s'élancèrent sur lui et le hachèrent à coups de sabre.

A 400 mètres de Lordonnois, les troupes ennemies furent attaquées à coups de fusil tirés par des gardes nationaux de Brienon. Alors, l'artillerie prussienne bombarda la forêt ainsi que les maisons de Lordonnois pendant que les cavaliers partaient en avant. C'est par ces cavaliers qu'un adolescent le jeune Bernage, de Lordonnois, fut assassiné au moment où il poussait devant lui les bestiaux de son père, afin de les cacher dans le bois.

Cependant Bérillon, profitant d'un instant où il lui sembla ne plus être autant surveillé, s'élança dans la fôret du côté du Pré-du-Bois, faussant ainsi compagnie à ceux qui l'avaient tant maltraité et qui, peut-être l'auraient fusillé à Saint-Florentin, quand le général aurait été informé de ce qui s'était passé à Maligny.

Plusieurs coups de fusil furent envoyés dans sa direction mais sans l'atteindre. Il tomba dans un petit groupe de gardes nationaux qui, par bonhcur, le reconnurent assez à temps pour ne point tirer sur lui. Puis il prit toutes les précautions nécessaires pour sortir de la forêt. II rencontra sa vieille mère qui, agée de plus de 70 ans, malgré ses infirmités, s'était mise à sa recherche, en suivant de loin la colonne prussienne.

A son retour à Maligny, Bérillon se rendit chez Chanvin, un ami et maire précédent, dans un état lamentable qui témoignait des traitements barbares qu'il avait subis, et de sa fuite périlleuse.

En décembre et janvier, Maligny dut satisfaire à de nombreuses réquisitions. Le 11 janvier 1871, il eut à héberger 600 hommes et 300 chevaux. Les troupes prussiennes de retour en Allemagne repassèrent en mars. Bérillon continua de montrer un patriotisme et une fermeté dont ses administrés gardèrent un mémorable souvenir .

La commune de Maligny fut éprouvée au cours de cette guerre, de la perte cruelle de sept de ses jeunes gens. Parmi eux, figure le fils de Bérillon, prénommé Gustave, 19 ans. Il s'était engagé et se trouva enfermé dans Paris durant le siège.