Maligny
Histoire
Evénements de la guerre 1870-71 En 1870, Maligny fut envahi par les troupes prussienncs qui arrivèrent par la route de Tonnerre et par celle de Chablis. Après l'aventure de Chablis au soir du 15 novembre où un officier prussien, chef d'un détachement de uhlans fut tué, une partie des troupes prussiennes stationnées à Tonnerre investit la petite ville le lendemain 16, pour user de représailles. M. Bernard-Germain Bérillon, maire de Maligny, avait envoyé des éclaireurs sur toutes les routes. Le jeudi 17, les Prussiens lui demandèrent de jurer sur l'honneur qu'il n'y avait point de francs-tireurs, et lui ordonnèrent de leur faire préparer quelques milliers de rations et une vingtaine de charrettes attelées. En direction de Chablis, rencontrant un garde national en armes, accompagné d'un habitant Alexis Lécullier, les cavaliers ennemis tirèrent sur eux sans les atteindre. Le garde riposta et gravit une vigne, mais rattrapé, le malheureux fut blessé de 18 coups de sabre, et put s'échapper ainsi que son compagnon. Les cavaliers ennemis poursuivirent leur marche sur Chablis, mais des décharges de mousqueterie tuèrent un cheval et blessèrent quelques hommes. Au retour, l'artillerie prussienne bombarda de la Preuse le village de Poinchy où elle apercevait quelques gardes nationaux. Vers 15 heures, l'avant-garde, à 300 mètres de Maligny, assassina un vieillard sans armes, le père Pigé, de La Mouillère. Plusieurs autres personnes rencontrées furent molestées et même blesssées. Enfin, la longue colonne ennemie venant de Chablis, arriva à Maligny et les Prussiens arrêtèrcnt le maire Bérillon, le menacant de mort. L'officier commandant la colonne et d'autres officiers prussiens le déclarèrent coupable d'avoir voulu les conduire dans une embuscade au cours de laquelle ils eurent un cheval tué et quelques hommes blessés tandis qu'ils avaient tué quatre francs-tireurs. Ils le menacèrent d'incendier le village. En vain, il avait essayé de faire comprendre aux ofIiciers que leurs soldats n'avaient pas été attaqués par des francs-tireurs, mais bien par des gardes nationaux en uniforme convoqués et commandés par des chefs, d'après les ordres du ministre de la Guerre. |