Maligny

Histoire

Epoque des familles Devin et Rabé

Le châtelain Jacques-Julien Devin qui demeurait à Paris avait acheté le domaine de Maligny, en communauté de biens avec Mme Denise-Thérèse Gallois, sa seconde épouse, mais qui renonça à ladite communauté. Il décéda le 8 mai 1817 agé de 83 ans.

Le défunt avait eu deux fils; le premier, aîné de sa seconde femme, Denis-Juvenal Devin à Paris, recueillit la moitié de l'héritage, consistant seulement au domainc de Maligny, moyennant une soulte à verser à son frère germain et co-héritier, moins favorisé dans la succession paternelle. Sa mère lui ayant donné l'année suivante, le château de Belleville, il ajouta alors à son nom celui de Belleville pour le distinguer des autres Devin.

Le deuxième héritier, son frère, était Jean-Baptiste-François Devin, Chevalier de l'Ordre royal de la Légion d'Honneur, qui reçut le domaine et château de Poinchy, un des fiefs de l'ancienne seigneurie de Maligny. En outre, possédant le château de Graville, il ajouta ce nom au sien, et se déclara Devin de Graville.

Juvénal-Devin de Belleville fut surtout un bon vivant, un jouisseur. Il fut maire de Maligny de 1825 à 1830, et de 1837 à 1838, laissant plutôt la mairie à son adjoint Rabé qui le remplaça définitivement en 1838. Veuf d'Antoinette-Marie Melin, il mourut à Ancy-Le-Franc, le 10 septembre 1842.

On peut fixer entre 1795 et 1798 un séjour que fit Madame Tallien au château de Maligny. Née Thérésia Cabarrus, elle avait épousé en 1788, Jean-Jacques Devin, de Fontenay, troisième fils du Président Devin. Pendant la Révolution le couple s'était enfui à Bordeaux où ils divorcèrent. Devin de Fontenay, partit pour la Martinique et son ex-épouse, au mieux avec Tallien, épousa celui-ci en 1794. C'était une amie de Joséphine de Beauharnais, future impératrice des Français avec qui elle avait été emprisonnée avant le 9 thermidor. Elle fut surnommée Notre-Dame de Thermidor. C'est au moment de sa plus grande célébrité qu'elle fut reçue à Maligny, dans la famille de son premier mari, ce qui peint bien le relachement des moeurs de l'époque.